Interview de Carlos Ghosn

Publié le par Mistermanu04

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Le président du Groupe Renault-Nissan - Carlos Ghosn - répond à quelques questions lors du G.P de Monaco 2006 de Formule 1. Le Franco-Albanais évoque la Formule 1 dans son ensemble ainsi que l'engagement de Renault dans la discipline.

Mr Ghosn, quel est selon vous l'état actuel de la Formule Un ?
CG : Je pense que la Formule Un devient de plus en plus forte, et qu'elle est de plus en plus populaire grâce au retour à une situation de compétition saine. Voilà quatre ou cinq ans, vous saviez qui serait en pole et allait gagner la course. Aujourd'hui, il y a davantage de suspense, de compétition, et au moins trois équipes capables de gagner au plus haut niveau. C'est important, parce que nous sommes ici pour le public, pour lui offrir un spectacle de qualité, dont les ingrédients sont la technologie, des héros, et de la compétition entre équipes. La Formule Un, de plus, dispose désormais de bons accords commerciaux, d'une vision de la technologie dans le sport satisfaisante, et d'un retour à une situation de compétition sur la piste. Ce sont des signes encourageants pour le futur.

Vous mentionnez les accords commerciaux que le Renault F1 Team a signé il y a quinze jours. Quel sera l'avenir de l'implication de Renault en Formule Un ?
CG : Nous avons des ambitions à long terme. En ce qui me concerne, et pour Renault, il n'y a jamais eu de doute quant à notre implication en Formule Un. Nous y sommes pour consolider notre image et promouvoir notre marque. Nous le faisons avec de bons résultats et dans le bon esprit. La question, pour Renault, était de savoir de quelle manière convertir cet engagement en produits concrets. Cela deviendra réalité avec le Contrat Renault 2009. Beaucoup de véhicules arriveront sur le marché dans les trois prochaines années et bénéficieront directement de l'image dégagée par nos victoires en Formule Un.

Les investissements nécessaires au succès seront-ils toujours consentis ?
CG : Si nous sommes en Formule Un, c'est pour lutter au plus haut niveau et nous y consacrerons le budget nécessaire. L'Alliance Renault-Nissan est le deuxième dans le monde de l'industrie automobile en terme de capitalisation boursière, et le deuxième groupe le plus rentable. Trouver un budget n'est donc pas un problème et, en fait, nous sommes dans une position plus forte que bon nombre de nos rivaux. Notre équipe existe pour réaliser de la performance. Notre philosophie n'est pas de déterminer un budget et de voir ce que nous pouvons obtenir avec. Notre approche est inverse : l'équipe gagne, elle fait un bon travail, et nous lui donnerons les moyens de continuer à le faire.

Cette philosophie va-t-elle à l'encontre de " l'efficacité économique " que le Renault F1 Team souligne souvent ?
CG : Nous pouvons compter sur une équipe professionnelle composée d'individus talentueux, qui ne dépense pas de manière inconsidérée. Nous obtenons les meilleurs résultats avec l'un des plus petits budgets et cela me rend très fier de l'équipe. Il serait embarrassant de constater l'inverse : le plus gros budget, et pas de résultats

Vous dîtes que vous voulez voir le Renault F1 Team continuer à gagner, mais celle-ci perdra son pilote champion du monde fin 2006. Comment l'équipe va-t-elle réagir ?
CG : Je pense que voir les gens arriver puis repartir fait partie de la vie quotidienne en Formule Un. Ce n'est pas une catastrophe. Lorsque Renault a mis Alonso dans l'une de ses voitures, le public ne le connaissait pas. Il est pourtant devenu champion, entouré d'une très bonne équipe. Je ne pense pas qu'un pilote exceptionnel puisse gagner des courses avec une équipe constituée d'un groupe d'individus ordinaires : il le fait avec une équipe exceptionnelle, une bonne voiture, et la bonne technologie. J'ai confiance en Alain (Dassas) et Flavio (Briatore) : ils trouveront le meilleur talent pour notre équipe, et j'espère que les résultats de Renault dans l'avenir me donneront raison.

Publié dans Transferts

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