Renault est encore assez loin des équipes de pointe

À deux semaines du coup d'envoie de la saison 2008 de Formule 1, le ING RenaultF1Team se prépare à attaquer une campagne qui doit faire oublier la précédente. Nouveaux pilotes, nouvelles ambitions, le losange fonde de gros espoirs sur 2008. L'objectif est clair : il faut se battre pour le podium et pour la victoire régulièrement.

Néanmoins, le chemin à parcourir est encore long comme nous le rappel Fernando Alonso. " C’est un fait : pour l’instant, nous sommes assez loin des écuries de pointe." affirme l'Espagnol. " Je ne pense pas qu’il faille attendre de grosses performances de notre part dans la première partie du Championnat. Renault a quand même terminé la saison 2007 à une seconde et demie, voire deux secondes, au tour derrière les meilleurs."

"Un tel retard ne se rattrape pas en trois ou quatre mois. Après ce qu’ils ont vécu l’an dernier, ils en sont presque à repartir de zéro. Donc, voilà : pour le moment, nous avons encore beaucoup à apprendre, à découvrir, à améliorer. Et à espérer. Avant de penser aux victoires, avant de songer à batailler avec Ferrari et McLaren, il y a du boulot. D’autant que nous ne serons pas seuls derrière elles : il y a les BMW, les Red Bull et les Williams qui ne vont pas nous simplifier la vie ! "

La Renault R28 est une monoplace très différente de la R27. Le temps dédié à sa mise au point est par conséquent plus long et ceci peut expliquer en parti l'éventuel retard de cette monoplace en début de saison. Ceci étant, d'après Fernando Alonso, l'écart avec les équipes de pointes c'est cette année resserré.

"On ne peut pas tirer de véritables conclusions des derniers tests hivernaux." affirme le pilote Renault. "Ferrari et McLaren, oui, bien sûr : ils sont favoris. Mais je ne suis pas certain qu’ils domineront autant qu’en 2007, qu’ils trusteront les quatre premières places à chaque séance d’essais, à chacune des phases qualificatives."

"J’ai l’impression que les écarts se sont globalement resserrés…" ajoute le double Champion du monde. "Ce qui pourrait se révéler intéressant, du moins en début de Championnat. Après, tout dépendra de la capacité et du potentiel de développement des uns et des autres. "

La saison 2008 est marquée par de profonds changements sur le plan réglementaire. Il y a en effet le gel sur plusieurs années de certains éléments mécaniques, une standardisation de l'électronique, la suppression des aides aux pilotages et des règles plus strictes sur le développement des monoplaces. Pour Fernando Alonso, certaines de ces mesures sont frustrantes.

"Avant, quand on posait pour la première fois la voiture en piste, si on constatait qu’elle n’était pas géniale, on avait la ressource de jouer sur les pneus, on pouvait compter sur un moteur meilleur que celui de la concurrence." explique l'Espagnol. "Aujourd’hui, on sait qu’on ne peut plus compter sur ces solutions là. Autrement dit, si l’auto est bonne en janvier dès ses premiers tours de roue, on peut espérer faire une bonne saison. Mais, dans le cas inverse… "

"La F1 se rapproche de plus en plus du GP 2. Je ne sais pas quelle sera la prochaine étape." ajoute Fernando Alonso. "Je crains un peu que la F1, à terme, finisse par ne plus incarner le summum de la technologie. Ce serait dommage. Il faut être très attentif à cela. Il se peut qu’un jour quatre ou cinq écuries, en tête, se tiennent dans une demi-seconde."

"Dans ce cas, cela pourrait rendre les courses très intéressantes, et la politique actuelle s’avérerait judicieuse. Mais on verra dans quelques années. Pour l’instant, je pense quand même qu’il faut faire attention…"

Le premier Grand Prix de la saison 2008 de Formule 1 aura lieu en Australie le 16 mars prochain.